Date : 13 01 2003
Source :
http://www.genethique.org/revues/revues/2003/janvier/13_01_03.htm#2
Dans une interview accordée vendredi au journal "Le Parisien" , le
ministre de la santé, Jean-François Mattéi, est revenu sur les
prochaines lois de bioéthique qui doivent être examinées au
Parlement les 28, 29 et 30 janvier prochains. Le ministre a déclaré
que le clonage reproductif doit être considéré comme "un crime
contre la dignité humaine" punissable d'une peine de 20 ans
d'emprisonnement. Par ailleurs, le ministre souhaiterait inclure
dans ce texte la notion d'extraterritorialité, pour ne pas laisser
la possibilité à un français d'aller se faire cloner dans un autre
pays qui autoriserait cette pratique, puis de revenir en France.
Le ministre a redit son opposition au clonage thérapeutique dans la
mesure où c'est une porte ouverte au clonage dit reproductif.
Jean-François Mattéi a annoncé qu'il comptait autoriser la recherche
sur les embryons surnuméraires. Pour le ministre, il s'agit d'un
véritable changement de position. En effet, en février 2001, il
déclarait : "je suis contre l'utilisation d'embryons surnuméraires"
[...] "Il s'agit d'embryons véritablement car issus d'une
reproduction sexuée. Or l'embryon conserve à mes yeux une valeur
sacrée. In vitro, c'est une promesse d'embryon. Quand il s'implante,
c'est un embryon, une personne potentielle".
Par ailleurs, Jean-François Mattéi n'a pas exclu que le président
Jacques Chirac prenne rapidement une nouvelle initiative au sujet du
clonage car "la France ne souhaite pas attendre jusqu'à l'automne
prochain". Quant au gouvernement allemand, il a indiqué qu'il
projetait d'organiser "une grande conférence internationale sur le
clonage" en mai prochain destinée à établir "les fondements
scientifiques" à une interdiction internationale du clonage humain. |