Source :
http://luberon100gauche.lautre.net/article.php3?id_article=102
mercredi 10 juillet 2002, par LCR Pertuis
On connaissait les arrachages spontanés perpétrés par des piétineurs
zélés et anonymes. Voici venu le temps des arrachages " autorisés ".
Ce mardi, la ministre de la Protection de la consommation et de
l'Environnement, Magda Aelvoet (Agalev), a demandé à la société
Bayer Crop Science (ex-Aventis sxdirigeant : Fortou, nouvellement
promu PDG de vivendi) de mettre fin à une expérimentation de colza
génétiquement modifié menée sur un champ de 2,5 hectares à Salles,
dans l'entité de Chimay.
Cette expérience qui vise la résistance à un herbicide ne respectait
pas la distance imposée d'un kilomètre minimum afin l'éviter une
possible " contamination " de l'agriculture conventionnelle ou
biologique. Après vérification par les services d'inspection du
ministère de l'agriculture, il est apparu qu'un champ de colza
conventionnel se situe à 880 mètres des OGM.
Par conséquent, souligne le communiqué de la ministre,
l'autorisation n'est plus valable et le champ devra être détruit.
Par mesure de précaution, le champ commercial de colza sera
également détruit vu la possibilité de croisement entre les deux
champs. La société Aventis prendra les frais à sa charge.
Une première ? Il y a deux ans, un autre champ de colza transgénique
avait été détruit parce qu'il n'était pas bordé comme prévu par des
céréales.
Mais à la différence de cet arrachage, il s'agit bien ici d'un
précédent dans la mesure où il fallait prévenir une dissémination.
Ce qui fait dire à Magda Aelvoet que la Belgique est un des Etats
les plus exigeants au sein de l'Union européenne.
C'est peu dire que l'on ne fait pas des bons de joie chez Bayer, qui
vient de racheter la société Aventis, ancienne responsable de ces
expérimentations.Nous reconnaissons sans problème la matérialité des
faits, réagit Patrick Rüdelsheim, en charge du dossier chez Bayer.
Mais il est peut-être plus risqué de faire procéder à cet arrachage
aujourd'hui que dans trois ou quatre semaines, lorsque le colza sera
à maturité. Cela risque de se faire dans des mauvaises conditions.
Nous ne pouvons pas comprendre que la presse préoccupe davantage la
ministre que la gestion raisonnable de ce dossier.
Au cabinet Aelvoet, on déplore l'insistance de Bayer. Et on ne tient
pas à remettre en cause la nature d'une décision prise en
concertation avec les experts du ministère de l'agriculture. Nous
avons fait vérifier l'hypothèse défendue par Bayer, expose Karen
Janssens, attachée de Magda Aelvoet. Et nos conclusions ne sont pas
les mêmes. Les experts sont formels : la maturité avancée des
semences de colza d'hiver constitue un risque plus important de
dissémination. Il n'y a donc aucune raison d'attendre. Chaque
entreprise qui développe des OGM en champs est censée avoir un plan
d'arrachage d'urgence.
Doit-on en conclure qu'il n'existait pas chez Bayer ?·
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> >© Rossel et Cie SA, Le Soir en ligne, Bruxelles, 2002
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