Date : 18 06 2003
Source :
http://actu.dna.fr/030618080810.8anj9qyn.html
Le clonage humain dans le but de
produire des cellules souches embryonnaires à des fins
thérapeutiques est éthiquement acceptable, a estimé mardi la
principale association de médecins américains qui se positionne pour
la première fois clairement en faveur de cette recherche
politiquement sensible aux Etats-Unis.
"Les progrès dans la recherche sur les cellules souches sont
rapides. Les cellules souches peuvent être utilisées en médecine
régénératrice pour remplacer des tissus malades ou endommagés", a
affirmé l'American Medical Association (AMA) à l'appui de sa prise
de position.
"La capacité de manipuler génétiquement les cellules souches
signifie qu'elles peuvent également être utilisées pour la livraison
de gènes ou de protéines dans le cadre d'une thérapie génique",
poursuit l'AMA dans un communiqué.
L'association souligne que "les médecins sont libres de décider
s'ils doivent ou non participer à ce type de recherche ou utiliser
les produits qui résultent de cette recherche".
Les travaux impliquant la production de cellules souches
embryonnaires doivent faire l'objet d'un suivi rigoureux pour
garantir que la technique du clonage n'est utilisée que dans les cas
de recherche "prometteuse", avertit néanmoins l'AMA.
Les cellules souches embryonnaires sont considérées comme une piste
d'avenir de la médecine en raison de leur potentiel à produire tous
types de cellules de l'organisme. Elles pourraient un jour être
utilisées pour reconstituer des tissus attaqués notamment par le
cancer, les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson.
Tirées d'un embryon cloné à partir d'une cellule du patient, ces
cellules souches peuvent permettre de produire des tissus
cellulaires sur mesure, parfaitement compatibles avec ceux du
malade.
Néanmoins aux Etats-Unis, le président George W. Bush a interdit
l'utilisation de fonds fédéraux pour la recherche impliquant la
production de cellules souches embryonnaires, contraignant les
chercheurs voulant bénéficier de financements publics à mener leurs
travaux avec quelques colonies de cellules souches cultivées avant
l'été 2001.
Mais seules 11 colonies de cellules souches (au lieu des 71 promises
par l'administration en 2001) sont disponibles pour la recherche
publique américaine, écrivait le 8 mai dernier le directeur des
Instituts nationaux de la Santé (NIH) américain, Elias Zerhouni,
dans la revue Science.
Dans un éditorial du même numéro, la revue appelait à la levée des
restrictions imposées par M. Bush. "A moins que la politique
américaine ne change, de nombreux spécialistes de biologie
cellulaire pourraient décider qu'il est plus facile d'aller
travailler (en Grande-Bretagne) où la recherche sur les cellules
souches progresse avec la bénédiction d'un gouvernement favorable" à
ces travaux, affirmait Science. |