Date : 29 12 2002
Source : :
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=96822
La reproduction asexuée est
inéluctable, selon le sénateur (VLD) et médecin Jan Remans. Raison
de plus pour l'autoriser et - d'ores et déjà - poser limites et
balises.
ENTRETIEN
Membre de la Commission de bioéthique du Sénat, le sénateur coopté
et docteur en médecine Jan Remans (VLD) s'était déclaré en faveur du
clonage reproductif sous certaines conditions, lors des travaux sur
la proposition de loi autorisant la recherche sur les embryons. Les
sénateurs ont toutefois rejeté le clonage humain.
Maintenez-vous votre position? Pour quelles raisons?
Je reste en faveur du clonage reproductif ainsi que de celui à
finalité thérapeutique d'ailleurs car ils sont liés. Si l'on
n'autorise pas la recherche sur le clonage reproductif, les
expériences se poursuivront dans l'opacité. J'estime qu'il vaut
mieux jouer la carte de la transparence dans un domaine où l'on sait
très bien que les possibilités sont réelles, même si certains
scientifiques et politiques s'obstinent à les minimaliser.
Qu'adviendra-t-il une fois que quelqu'un aura prouvé la réalité du
clonage humain?
En somme, il s'agirait de prendre les devants...
Oui, afin d'éviter toute une série de dérives dangereuses comme une
commercialisation à outrance d'une technique qui trouvera toujours
des interlocuteurs, que ce soit pour de bonnes comme des mauvaises
raisons.
Vous êtes un des rares, semble-t-il, à estimer qu'il existe de
bonnes raisons pour justifier le clonage humain...
Je ne vois pas de différence entre un enfant né par voies
naturelles, par fécondation in vitro ou encore par clonage. Un
enfant est un enfant.
C'est le mode conception qui est en cause. Le clonage suppose une
création asexuée. C'est le développement futur de l'enfant qui
suscite des craintes...
Ce ne serait pas bien différent que pour des enfants qui ressemblent
beaucoup à leurs parents. Il faut corriger les conséquences
néfastes, pas interdire la technique.
Sous quelles conditions autoriseriez-vous le clonage humain?
Il faudrait que les parents n'aient pas d'autres solutions pour
avoir un enfant ou que l'un des parents soit porteur d'une maladie
héréditaire. En réalité, il existe d'autres cas de figure qui
dépendent de l'évolution de la société. Je pense notamment aux
couples de lesbiennes. C'est pourquoi, je prône une loi aux règles
éthiques évolutives plutôt que restrictives. Une Commission fédérale
serait chargée d'évaluer les motivations des demandeurs.
RACHEL CRIVELLARO |