Source :
http://actu.dna.fr/021129173959.0fjfrjf4.html
[29/11 - 19h39]
Consommateurs, distributeurs et gouvernement français ont accueilli
favorablement vendredi l'accord conclu la veille par les ministres
européens de l'Agriculture fixant à 0,9% le seuil à partir duquel la
présence d'organismes génétiquement modifiés (OGM) doit être
mentionnée sur les produits.
"Nous sommes satisfaits du compromis", a déclaré à l'AFP un
porte-parole du ministère de l'Agriculture. "Nous avions demandé
0,5%, mais si l'on veut obtenir un accord, chacun doit faire un
pas", a-t-il reconnu précisant que l'essentiel était "d'être en
dessous de 1%".
Depuis des années, cette question n'avait pu être réglée, les Quinze
n'ayant pu parvenir à un accord, certains prônant un seuil de 1%,
d'autres proposant 0,5%, voire moins.
Dès jeudi soir, le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, saluait
l'adoption d'un "texte très important pour la protection des
intérêts des consommateurs", sur un sujet qu'il qualifiait par
ailleurs de "kafkaïen".
Le compromis adopté à Bruxelles fixe à 0,9% le seuil à partir duquel
la présence d'OGM autorisés dans les aliments pour hommes ou pour
animaux devra obligatoirement faire l'objet d'un étiquetage
spécifique.
Il traite également la question des éventuelles contaminations
fortuites par des OGM non autorisés mais faisant l'objet d'une
évaluation scientifique positive. Là, un seuil de tolérance de 0,5%
a été retenu pour la présence accidentelle de ces OGM dans les
denrées.
Les distributeurs français qui souhaitaient que Bruxelles se hâte de
régler cette question se félicitent de cette "étape très importante
à la fois sur l'étiquetage et sur la politique des OGM", a souligné
Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du
commerce et de la distribution (FCD).
"C'est un accord qui nous va assez bien", a-t-il affirmé. "Il traite
de l'étiquetage des OGM autorisés, mais aussi de la question des
éventuelles contaminations fortuites par des OGM non autorisés. Et
pour ce dernier point, il nous paraissait très utile d'avoir un
seuil de contamination fortuite, car dans certains cas, cela arrive.
Autant le traiter", a-t-il dit.
Ce compromis "est une avancée" qui permettra au consommateur d'avoir
un étiquetage "plus clair", a indiqué Marie-José Nicoli, présidente
de l'association de consommateurs UFC-Que-Choisir. Elle a toutefois
ironisé sur la "pression" exercée par les pays "anglo-saxons, qui
normalement réputés très environnementalistes" ont voté contre le
compromis final, estimant les mesures retenues "trop restrictives".
Le compromis passé n'augure pas pour autant de la levée du moratoire
anti-OGM imposé depuis 1999 par sept des quinze pays de l'Union
européenne.
Il n'est "pas question de lever le moratoire anti-OGM", a insisté
Mme Nicoli, "pour la bonne raison que le problème de traçabilité
n'est pas encore défini".
"Si une des matières premières constituant un produit est OGM, il
faut le notifier sur ce produit, même si dans le produit final on ne
retrouve pas d'OGM. C'est ce que l'on appelle la
traçabilité-document", explique Mme Nicoli. "Nous ne nous
prononcerons pour la levée de ce moratoire qu'à cette condition",
a-t-elle martelé.
L'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) estime,
selon son directeur scientifique, Olivier Andrault, le seuil fixé à
0,9% "beaucoup trop élevé. Le seuil doit être de 0%, sinon
l'étiquetage sera mensonger. Le consommateur doit être informé de
manière complète et pouvoir choisir", a-t-il expliqué.
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