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Monographie - CLONAGE |
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Sommaire |
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- Oui au clonage Humain !
- Etat des lieux
- La technique
- Les peurs
- Conservatisme et éthique
- Clonage et lois
- Clonage et religion
- Unicité de chaque homme
- Pourquoi faut-il développer la
technique du clonage ?
- La recherche fondamentale
- Qui est concerné par le clonage ?
- Qui cloner ?
- Peut-on s'opposer
au clonage ?
- Que nous réserve l'avenir ?
- Déclaration de défense du clonage
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LE CLONAGE |
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1. OUI AU CLONAGE
HUMAIN !
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Le clonage
d'une brebis, par l'équipe du généticien écossais Wilmut, dont le
nom appartient désormais à l'histoire des sciences, est venu
bousculer beaucoup d'idées acquises. Dès l'annonce de la nouvelle,
l'événement est devenu un véritable phénomène de société. Le clonage
d'un mammifère était pourtant chose réputée impossible… jusqu'à ce
jour de mars 1997 !
Le clonage annonce les temps futurs, où les Hommes recréeront
scientifiquement ceux d'entre eux qu'ils jugeront dignes de l'être.
Pour le croyant qui s'interroge, cet événement apporte une réponse
moderne au mystère de la résurrection, car c’est le moment où
l’intelligence qui nous a été donnée nous rend capable de créer la
vie, et ainsi, d’être réellement “ à l’image ” du, ou des créateurs.
Il y a un siècle ou deux, un homme pouvait maîtriser l'ensemble des
connaissances de son temps et avoir de solides bases, dans des
domaines aussi divers que ceux touchant aux lettres, à la science, à
l'économie ou à la sociologie. Mais ce temps est révolu.
Dans le monde scientifique contemporain, il est extraordinaire de
voir la manière dont les rôles de chacun se répartissent. Nous
sommes au temps des spécialistes myopes : chacun creuse ses galeries
comme une taupe, persuadé d'aller dans la bonne direction, faisant
confiance, à priori, aux autres spécialistes, perdant
progressivement de vue la notion d'ensemble et toute chance
d'acquérir une vision panoramique, intégrant l'espace et le temps.
Aujourd'hui, nous vivons dans une société à deux vitesses : les
scientifiques, qui sont plus ou moins informés des nouvelles
découvertes de leurs collègues et les autres, qui ne comprennent pas
toujours les transformations du monde autour d'eux.
Peu de gens sont conscients que l'Humanité est entrée dans une phase
de révolution biologique, dont les implications sociologiques,
culturelles, philosophiques et |
religieuses nous
obligent à changer le regard que nous portons sur nous-mêmes.
Bien peu de
nos contemporains sont suffisamment à l'écoute de l'actualité
scientifique pour avoir sur l'avenir un regard positif et une vision
panoramique de sa transformation.
A chaque nouvelle découverte fondamentale faite par les
scientifiques, le même schéma de comportement se répète. Nous sommes
tiraillés entre l'espoir d'en tirer des avantages, et la crainte de
la nouveauté, dont les conséquences ne sont souvent perçues que de
manière diffuse et angoissante.
Cette situation nous oblige à faire un effort de réflexion, de
compréhension et d'adaptation.
En un mot, elle nous oblige à remettre en cause nos paradigmes.
Mais pouvons-nous retarder les échéances ? Il ne sert à rien de
refuser les connaissances nouvelles. Quand la boite de Pandore est
ouverte, il est vain de chercher à en rabattre le couvercle.
On ne perd qu'une fois son innocence.
La perception du clonage est déformée par nos paradigmes. Les
préjugés enseignés par les églises et les théories scientifiques
dominantes, orientent notre analyse et faussent nos conclusions.
La réaction de crainte qui s'est manifestée, dans le milieu
scientifique, dès le début de l'affaire de la brebis Dolly est, elle
aussi, très paradoxale. Il est surprenant de constater que beaucoup
de scientifiques, acceptent et font confiance au hasard aveugle pour
guider les mutations aléatoires, mais s'effraient devant la
technologie et les choix conscients que pourraient faire leurs
contemporains !
N'est-ce pas une injure à l'intelligence que de s'incliner devant le
hasard et de rejeter le génie humain ? |
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2. ETAT DES LIEUX
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Pourquoi l'idée
du clonage de l'Homme fait-elle peur à beaucoup de nos concitoyens ?
La reproduction “ à l'identique ” est un événement banal dans la
nature. La nature produit d'elle-même de parfaits jumeaux, voire des
triplés ou des quadruplés.
Les bactéries se reproduisent par simple division cellulaire. Les
hydres bourgeonnent de nouveaux individus. Tous les exemplaires
issus de la même souche partagent le même “ plan cellulaire ”. Le
code génétique de ces entités biologiques défie l'espace et le
temps. Cette particularité est l'illustration d'un cas d'immortalité
!
.
La parthénogenèse est un autre exemple : elle concerne la
reproduction d'un animal à partir d'un ovule seul. Ce phénomène peut
être observé chez certains animaux, tels que les abeilles, ou les
pucerons. Il existe même une espèce de lézard du Caucase pour
laquelle les mâles ont quasiment disparu !
Depuis de nombreuses années, nous savons provoquer artificiellement
la reproduction par parthénogenèse des oursins, des grenouilles ou
des lapins.
Les techniques de bouturage chez les végétaux sont pratiquées depuis
des siècles. Depuis de nombreuses années, nous clonons des plantes,
sans que personne n'y voit de mal.
Les premières protestations se sont élevées quand des mammifères ont
été concernés.
Le clonage artificiel peut être assimilé à un nouveau mode de
reproduction. Il revient à créer des jumeaux homozygotes, dont la
naissance est différée dans le temps.

Mais le terme
clonage est ambivalent, car il est utilisé indifféremment pour deux
types de manipulations, très différentes l'une de l'autre.
Le clonage désigne, d’une part, la séparation de chacune des
cellules indifférenciées d'un embryon, dont chacune donnera un
individu nouveau après réimplantation dans l'utérus de la mère
porteuse. Ce mécanisme donne naissance à des jumeaux homozygotes. |
D’autre part, le
mot clonage désigne également le transfert d'un noyau cellulaire
appartenant à une cellule spécialisée, prélevée sur un organe
fonctionnel, dans un ovocyte, comme dans le cas de Dolly.

C'est tout le
mérite du Dr Wilmut d'avoir, le premier, mené jusqu'à son terme
cette expérimentation.
Le clonage de cellules embryonnaires est pratiqué et maîtrisé depuis
de nombreuses années, y compris chez les mammifères. Un grand nombre
de veaux, et plus récemment de singes, ont conduit à la naissance
d'individus sains, normaux et viables.
La conservation de cellules surgelées permet éventuellement de
décaler dans le temps la naissance de ces jumeaux. On compte déjà
plusieurs dizaines de milliers de mammifères clonés dans les
laboratoires par cette méthode.
La nouveauté vient du transfert d'un noyau cellulaire dans un ovule
chez un mammifère.
La voie avait été ouverte par John Gordon et son équipe de
l'université de Cambridge, dans les années 70. Ces chercheurs
avaient transplanté des noyaux de cellules de peau prélevés sur des
grenouilles adultes, dans des œufs énucléés d'autres grenouilles.
Quelques embryons étaient parvenus au stade de têtards, mais aucun
n'avait atteint l'âge adulte.
Avec Dolly, pour la première fois, on a conçu un individu à partir
d'une cellule somatique (non sexuelle) adulte. En l'insérant dans un
ovule privé de son patrimoine génétique, les chercheurs écossais ont
reconstitué un œuf, qui a pu se développer dans un utérus d'accueil.
Mais la maîtrise de cette technique nous laisse prévoir des
développements encore plus extraordinaires, dont nous pouvons dès
aujourd'hui entrevoir les prochaines implications. Elle trouvera des
applications nombreuses dans le domaine de l'élevage, mais tôt ou
tard, elle sera aussi expérimentée sur l'Homme.
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3. LA TECHNIQUE
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Comment une
cellule de glande mammaire a-t-elle pu donner un foie, un cerveau
voire un individu entier ?
Aujourd'hui, nous ignorons tout du détail des mécanismes mis en
œuvre. Personne ne sait s'il est possible de créer des clones à
partir de n'importe quelle cellule adulte. “ Les cellules du cerveau
et des muscles sont probablement si spécialisées qu'on ne peut pas
remettre leur horloge à zéro ”, estime M. Wilmut.
Une autre question fondamentale porte sur la possibilité d'utiliser
des cellules prélevées sur un donneur très âgé. L'organisme
nouvellement créé ne sera-t-il pas composé de cellules dont le
vieillissement se manifestera de façon accélérée ?

Pour créer leur
clone, Ian Wilmut et ses collègues ont dû remettre à zéro l'horloge
de développement d'une cellule, prélevée dans les glandes mammaires
d'une brebis adulte.
La cellule a bien
réagi aux manipulations. Le noyau s'est débarrassé de son identité
de “ cellule mammaire ” et s'est reprogrammé, permettant à la vie de
recommencer depuis le début. Une telle “ réincarnation ” au niveau
génétique va à l'encontre de toutes les croyances actuelles en
matière de biologie moléculaire. A mesure qu'un organisme se
développe, ses cellules se divisent et se spécialisent par
activation de certains gènes contenus dans leur noyau et
désactivation des autres. On croyait que les gènes désactivés
l'étaient définitivement, mais la naissance de Dolly démontre le
contraire.
Bien que ses mécanismes détaillés restent encore ignorés, la
technique du clonage d'un mammifère ne relève pas d'une technologie
particulièrement sophistiquée. Elle est donc à la portée de tout
biologiste motivé.
Le clonage d'un être humain étant certainement peu différent de
celui d'une brebis, cette expérience ouvre des perspectives
extraordinairement fécondes par ses applications sur l'Homme.
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4. LES PEURS
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Pourquoi l'idée
d'un clonage humain suscite-t-elle des “ angoisses morales ” ?
Les réactions de l'opinion publique par rapport à Dolly
s'apparentent à des cauchemars d'ordre moral.
Peur de l'asservissement
Les apprentis sorciers de la génétique pourraient envisager les
pires manipulations, telles que la fabrication d'êtres humains à la
chaîne !
Ici et là, le tocsin sonne, faisant référence à Huxley et Orwell.
Subitement, tous les fantasmes liés à l'élevage de l'espèce humaine,
décrits dans les ouvrages du XIX' siècle et du début du XX' siècle
resurgissent : le double, l'homoncule, l'homme machine !
Derrière les angoisses que suscite le clonage humain se cache aussi
une certaine vision de l'Etat et de l'économie, qui apparaissent
comme une sorte de conjuration, de force occulte, dont l'objectif
premier serait de produire des petits soldats soumis à l'économie de
marché.
Peur de
l'uniformité
Le clonage signifierait-il la fin de la société humaine ? Oui, s'il
était appliqué de manière systématique. Il conduirait à un
conglomérat d'individus identiques. Mais il s'agit là d'un fantasme
irréaliste. Il est évident que lorsque tous les avantages du clonage
auront été compris, et que sa pratique aura été codifiée, il ne sera
réalisé qu'à un seul exemplaire par individu. |
La
crainte - étrangement mêlée
d'espoir - de pouvoir un jour
recréer scientifiquement des Hommes,
nous amène à nous interroger sur le choix des bénéficiaires. Ici et
là, on parle des problèmes que poserait le clonage d'un Hitler. Mais
il est surprenant de voir que nulle part dans la presse, on ne parle
de recréer Amadeus Mozart, le Mahatma Gandhi, Léonard de Vinci ou
l’un des grands génies humanistes et pacifistes qui firent
progresser l’Humanité !
Peur des banques d'organes
En 1982, Robert Edwards, “ père ” du premier bébé-éprouvette,
imaginait déjà de “ fabriquer un double pour ensuite y prélever des
organes ”. Il proposait ainsi une solution originale à tous les
problèmes d'incompatibilité entre greffon et greffé.
Les possibilités de clonage, raniment ce projet et les peurs
d'utilisation d'un double comme source de “ pièces détachées ” !
La bio-ingénierie vise également à fabriquer des organes. On
envisage déjà de créer des animaux pour greffer leurs organes sur
des humains. Nous voici - par anticipation - projetés dans un monde
entouré de troupeaux de chimères mi-homme, mi-cochon, utilisés comme
stocks de pièces détachées… |
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5. CONSERVATISME ET
ETHIQUE
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Les médecins et les
biologistes doivent respecter la loi, mais l'histoire nous apprend
que le médecin, convaincu de l'utilité d'un traitement interdit,
passe souvent outre les règles et les lois. Nombreux sont les
exemples que l’on peut citer. La mise en place des traitements par
greffe d'organe, prélevé sur un individu vivant, en est un.
Précédemment, la loi interdisait pourtant de mutiler une personne
saine. Cependant, les médecins passèrent outre et multiplièrent les
transplantations et la loi fut bientôt modifiée. Nul ne s’indigne
plus aujourd’hui des méthodes de fécondation in vitro autour
desquelles la polémique fit rage, il y a trente ans. Ces exemples
illustrent que parfois, les progrès se font dans la transgression de
l’éthique, qui n’est souvent qu’une manifestation des habitudes ou
du conservatisme. |
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6. CLONAGE ET LOIS
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“ Il ne doit pas
y avoir et il n'y aura pas de clone humain ”, a affirmé le Ministre
de la recherche allemand. Pour s'en convaincre, il s'en remet à la
loi fondamentale (la Constitution allemande). De son point de vue,
il n'existe pas de “ meilleure référence pour fixer les limites de
la recherche ”. L'assurance du ministre laisse perplexe.
La France, par la voix de son Président, a fait une fois de plus la
démonstration de son incapacité à se projeter dans l'avenir. La
France est devenue un “ pays musée ” en voie d'implosion sociale, un
pays étouffant et intolérant, qui vit dans l'image surannée de son
passé.
La précipitation avec laquelle a été prise la décision
d'interdiction du clonage en France est désespérante. Une fois de
plus, les hommes politiques, relayés par les médias menteurs, ont
suscité et exploité les peurs.
Les hommes politiques sont-ils compétents pour juger de cette
question ? Ou n'expriment-ils que leur opinion personnelle, éclairée
par la lumière de leurs projets démagogiques ?
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On
entend dire ici et là, qu'il faut interdire de telles recherches.
Mais au nom de quoi faudrait-il rendre illicite le clonage d'un être
humain ? Nous sommes en démocratie et pour interdire légalement tel
ou tel aspect de la recherche fondamentale, il faut au moins exhiber
des raisons convaincantes et ne pas s'en tenir à une répulsion
irraisonnée première.
Qui décide pour nous ?
Tous les citoyens sont égaux en droits, mais chacun d'entre nous
est-il compétent pour émettre un avis pertinent ? Les technocrates
seuls devraient-ils décider ?
Où est la dimension de la sagesse et du bon sens ?
N'avons-nous pas, dans cet exemple, l'illustration des limites de
notre système de démocratie “ médiocratique ” ? |
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7. CLONAGE ET RELIGION
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L'interdit
qui pèse sur le clonage de l'Homme est avant tout religieux. Malgré
les apparences, la religion est restée très forte. Pour la majorité
de la population de culture judéo-chrétienne, seul Dieu peut créer
la vie ou donner la mort. Celui qui s'aventure à usurper ce pouvoir
s'expose à la colère divine. C'est l'histoire de Frankenstein ou du
Golem
La perspective du clonage humain ne trouve aucune grâce aux yeux de
l'Eglise Catholique. Du côté du Vatican, on a vigoureusement
condamné “ les tentatives faites pour obtenir un être humain sans
aucun lien avec la sexualité ”.
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On comprend bien
ce qui choque ici toute religion traditionnelle : c'est que l'homme
tend à s'égaler à Dieu lorsqu'il en vient à s'arroger le privilège
de la création.
Pour l'Eglise, la fin ne justifie pas les moyens.
Même si
l'objectif de la science est de vaincre la douleur et la mort, ce
procédé demeure illicite. Recréer des êtres humains serait une
offense à la dignité humaine, à l'ordre anthropologique et à
l'harmonie de la création !
N'avons-nous pas
là l'expression des croyances et des superstitions d'un autre âge ?
L'Eglise fait, une fois de plus, la démonstration de l'inadaptation
de son discours aux réalités de la société contemporaine. |
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8. UNICITE DE CHAQUE
HOMME - inné et acquis
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Aujourd'hui, nous
abordons la première étape de la recréation scientifique. Elle se
limite à faire naître un bébé au cerveau vierge. Les “ Comités des
sages ” affirment que la duplication à l'identique serait contraire
à la dignité humaine, qui repose sur la singularité de chaque
individu. Mais c'est oublier le rôle du milieu et accorder un poids
exorbitant au déterminisme génétique. Le clone et l'original peuvent
ne pas être semblables, puisque les êtres vivants sont malléables,
influencés par l'environnement jusqu'au plus profond de leur corps.
Car si les clones, comme les vrais jumeaux, possèdent, au départ,
les mêmes caractéristiques génétiques, cela ne signifie en rien
qu'ils ne diffèrent pas par ailleurs.
Si nous faisions aujourd'hui un clone de Hitler, et que ce bébé
grandisse entouré d'amour dans un milieu familial harmonieux et
épanouissant, jamais il ne développerait le comportement de celui
que nous avons connu, il y a 50 ans. Avec un peu plus d'amour, nous
aurions peut-être fait un Gandhi avec le bébé Hitler d'hier ! |
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9. POURQUOI FAUT-IL
DEVELOPPER LES TECHNIQUES DU CLONAGE ?
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En dehors du
clonage humain, en quoi cette technique concerne-t-elle notre vie de
tous les jours ?
Dans le domaine végétal, cette pratique est complètement banalisée.
Dans le domaine animal, malgré certaines réticences, les travaux
avancent à grands pas. Les conséquences de la naissance de Dolly
sont vertigineuses.
Menace et salut pour la biodiversité
L'élevage de spécimens sélectionnés pour leurs qualités
zootechniques, permet d'imaginer des troupeaux d'animaux clonés à
l'infini. Mais, en ne gardant que les caractères jugés actuellement
bénéfiques, les sociétés de biotechnologies risquent de mettre
sérieusement en danger la biodiversité (déjà menacée par
l'utilisation massive de l'insémination artificielle).
Il est donc urgent de développer une politique internationale de
conservation des ressources génétiques. Il nous faut créer, en
quelque sorte, une immense bibliothèque de la diversité du vivant.
On y garderait des lignées cellulaires, qu'on clonerait en cas de
nécessité.
Paradoxalement, le clonage préserverait certaines espèces menacées.
La reproduction à l'identique pourrait sauver la diversité.
En ce qui concerne les espèces disparues, le clonage pourrait
permettre de recréer des animaux que nous ne connaissons que par
leurs dépouilles. Des brins d'ADN peuvent être extraits des noyaux
cellulaires des plumes et des ossements du Dodo de l'île Maurice.
Des tissus ont ainsi été prélevés sur les cadavres de mammouths
retrouvés dans le permafrost en Yakoutie. Au Japon, une équipe de
chercheurs tente de cloner ces cellules dans des ovules d'éléphant !
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La production de souches pour expérimentation
La naissance de Dolly va nous permettre de tester des médicaments
in-vivo sur des animaux qui sont exactement identiques et ainsi
d'obtenir, sur le plan de la pharmacologie, des résultats avec une
rapidité et une précision jamais atteintes jusque-là.
La production de médicaments
Les applications du clonage seront fort nombreuses, en particulier
pour le développement de souches transgéniques.
L'obtention et l'homologation d'un spécimen transgénique
intéressant, est une opération longue et coûteuse. Le clonage
permettra d'avoir très rapidement, par duplication de l'heureux élu,
un troupeau entier aux qualités homogènes.
Les animaux transgéniques sont devenus monnaie courante dans les
laboratoires publics ou privés. Ils sont, en fait, des “ tubes à
essais ” biologiques, réalisés de façon à comprendre les mécanismes
des maladies humaines, ou produire des protéines complexes. Il
existe déjà de nombreux animaux dont le patrimoine génétique
contient un gène étranger - souvent humain. On les obtient en
injectant une séquence génétique directement dans le noyau du futur
embryon, obtenu par fécondation in-vitro. Certains gros animaux
domestiques deviendront ainsi de véritables mini-usines
pharmaceutiques.
Ces animaux au génome manipulé deviennent des producteurs de
protéines complexes, dont le coût est plus bas que celui de
médicaments produits par synthèse. Cette technique permet également
l'obtention des protéines complexes que nous ne savons pas
synthétiser.
Certaines sociétés telles que “ Genzyme Transgénics ”, du
Massachusetts, ou “ PPL Thérapeutics ” en Angleterre, sont les
leaders dans cette spécialité et fabriquent déjà des molécules
telles que l'antithrombine III, l'antitrypsine ou le Facteur VIII
humain.
Les cellules souches et la
régénération tissulaire :
Les cellules indifférenciées d’un embryon, formées à partir du noyau
donneur, cultivées in vitro, ont la capacité de générer différents
types de tissus (muscles, nerfs, peau). Ces cellules sont
strictement identiques, mais elles sont “ neuves et jeunes ” et
peuvent remplacer les cellules vieillissantes et dégénérées d'un
organisme, sans risque de rejet, car elles ont le même patrimoine
génétique que le donneur du noyau. De telles cellules dérivées d'un
clone, produisant des tissus de remplacement, se révèlent être de
précieux outils thérapeutiques.
Les cellules souches ont la capacité de soigner la maladie
d'Alzheimer, la maladie de Huntington, les blessures à la moelle
épinière, le diabète, la dystrophie musculaire. Les biologistes ont
réussi à transformer des cellules souches humaines en dix sortes de
cellules, y compris des cellules T, des cellules du tissu cardiaque
et de l'épiderme. Cette étude est la première démonstration concrète
de la capacité des cellules souches à se transformer en un des 220
types de cellules et tissus spécialisés qui composent le corps
humain, ouvrant la voie à une nouvelle médecine. |
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10. LA RECHERCHE
FONDAMENTALE
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L'étude
des processus et des mécanismes biochimiques mis en action dans le
clonage, va nous permettre de faire un bond vertigineux dans le
domaine de la connaissance fondamentale des mécanismes de
vieillissement et de cancérisation.
Vieillissement
Aujourd'hui, les médecins ne savent pas soigner toutes les maladies,
notamment celles qui résultent du vieillissement - on parle de
dégénérescence des cellules, telles que les neurones-, ni les
maladies graves, telles les insuffisances cardiaques ou hépatiques.
Le seul traitement est alors la greffe, mais on ne dispose pas
toujours de donneur compatible avec la personne malade. Or, les
cellules embryonnaires ou les cellules souches de l'organisme,
celles qui ont la possibilité de se “ transformer ” en n'importe
quel type de cellules, ouvrent un champ de recherche encore peu
exploré, mais prometteur. Comment une cellule âgée redevient-elle
jeune ? Comment remonter l’horloge biologique ? Bien des équipes de
scientifiques travaillent aujourd’hui à travers le monde pour
débusquer les secrets de l’éternelle jeunesse. Depuis plusieurs
années, nous assistons au développement d'un nouvel espoir, celui
d'une “ santé parfaite ”, d'un corps à jamais purifié de ses mauvais
gènes, un corps vivant toujours plus vieux mais en pleine santé. La
génétique œuvre dans ce sens, la médecine prédictive aussi. Mais
comment fonctionnent les mécanismes de vieillissement de nos
cellules ?
Dans le cas du clonage de Dolly, on a pris une simple cellule de
mamelle, une cellule âgée et on a réussi à la rendre jeune,
c'est-à-dire que l'on a réussi à remonter la mécanique de l'horloge
biologique.
La science va faire des progrès considérables sur le plan de la
connaissance fondamentale et trouver des réponses à ces grandes
questions qui concernent les mécanismes du vieillissement, qui font
partie des énigmes mêmes de la vie. |
A la poursuite de l'éternelle jeunesse
Quant au désir d'immortalité corporelle, le clonage pourrait le
réaliser. Aujourd'hui, tout le monde semble s'y opposer, mais pour
combien de temps ?
Il est dans la nature humaine de vouloir jouir de la vie le plus
longtemps possible et de prolonger le plus tard possible le moment
de la décrépitude. Combien d'équipes de scientifiques travaillent
aujourd'hui, à travers le monde, pour débusquer les secrets de
l'éternelle jeunesse ?
Dans quelques années, nous connaîtrons les mécanismes biochimiques
de stockage de l'information dans notre cerveau.
Quand nous saurons transférer les souvenirs et les émotions d'un
individu à l'autre, d'un individu à son clone, nous serons entrés
dans l'âge de la recréation scientifique et de l'immortalité...
Cancer
Un autre aspect concerne l'apparition et le développement des
cellules cancéreuses.
Un cancer est une prolifération anarchique de cellules. C'est une
cellule qui se dérègle - par exemple, une cellule du foie qui change
d'identité et s'attaque au foie -.
Il y a une analogie entre le mécanisme de la cellule de Dolly
redevenant jeune et de celle qui devient cancéreuse.
Comment une cellule spécialisée, appartenant au tissu de la mamelle,
retrouve-t-elle son pouvoir de développer tous les tissus, muscles,
nerfs, etc.?
Savoir pourquoi une cellule spécialisée redevient totipotente est
une étape clé dans la connaissance des mécanismes de cancérisation.
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11. QUI EST CONCERNE
PAR LE CLONAGE ?
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Le docteur Wilmut, père de
Dolly, a reçu des centaines de lettres, majoritairement de femmes
désirant être clonées. Demain ou dans dix ans, tôt ou tard, le
clonage humain se fera. La demande existe et une pression de plus en
plus forte s'exercera.
Quand une mère, venant de perdre son enfant et déchirée par la
douleur du drame, dira à la médecine : “ Refaites-m'en un autre
comme ça ”, quelle sera la réponse ? Aujourd'hui, la médecine dit
non, mais jusqu'à quand ? La réprobation que l'on voit s'exprimer
aujourd'hui et les décrets promulgués par certains gouvernements
pour s'opposer au clonage humain, possèdent un talon d'Achille, une
faiblesse… c'est l'aide médicale à la procréation assistée.
Des biologistes réalisent depuis plus de dix ans des fécondations in
vitro, et mille et une techniques se sont développées pour combattre
la stérilité.
Aujourd'hui, des couples qui sont pratiquement 100% pathologiquement
stériles peuvent avoir des enfants.
Des pères qui n'ont quasiment pas de spermatozoïdes peuvent, grâce à
des techniques complexes, avoir quand même des enfants.
Un jour ou l'autre, certains couples, dont
on n’arrive pas à résoudre la stérilité pathologique, vont demander
: “ |
Pourquoi ne pouvons-nous
pas utiliser une technique de clonage ? ”.
C'est une technique de
filiation comme une autre. On prend une cellule de papa, un ovule de
maman, où est le problème ?
En toute rigueur, le clonage ne peut cependant pas être une réponse
à l'infertilité d'un couple, puisqu'il n'est que la reproduction
d'un seul individu, et non pas le mélange des patrimoines génétiques
de deux individus de sexes différents.
Mais ce problème juridique de la filiation n'a-t-il pas déjà trouvé
sa solution, de fait, dans le cas de la procréation par don de
spermatozoïdes ou d'ovules par une tierce personne ?
Aujourd'hui, si l'un des deux conjoints présente une absence de
cellules sexuelles ou s'il est atteint d'une maladie génétique
grave, le couple peut avoir recours au don de spermatozoïdes ou
d'ovocytes. Mais à l'heure du “ tout génétique ”, un couple pourrait
préférer le clonage à des gamètes inconnus. Une femme porterait
alors le clone de son mari, ou son propre clone !
Pourquoi ne pas accorder également ce droit aux couples homosexuels
? |
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12. QUI CLONER ?
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La
réponse est simple : il y a des êtres d'exception, (par exemple
Gandhi ou Mozart) or, si on peut les cloner, le niveau de bien-être
de l’Humanité s’élèvera. Le clonage est sans doute ce qu'il y a de
plus intéressant actuellement pour prolonger la vie d'un être
d'exception, car il pourra survivre ainsi à la destruction de son
corps actuel de plusieurs manières. On peut aussi imaginer, parmi
les technologies du futur, la possibilité de transférer les
souvenirs d’un individu et tous les éléments émotionnels qui lui ont
permis de construire sa personnalité. Ce jour là, le clonage sera
une technique donnant accès à une forme d’éternité. |
Mais, bien
entendu, la mise en pratique des techniques de clonage sur l'Homme
ne saurait être mise en œuvre sans restriction. On imagine très bien
les déséquilibres démographiques qu'une telle pratique généralisée
entraînerait.
Le clonage ne peut être que le privilège réservé à une minorité, à
une élite, dont les critères de définitions restent entièrement à
préciser. Il y aura sans doute de belles joutes oratoires avant
qu'un accord ne soit trouvé !
Il nous faudra trouver un consensus sur les critères à retenir. Sans
doute, seuls les plus grands génies, les plus grands bienfaiteurs de
l'Humanité, les plus grands artistes, les consciences les plus
élevées, seront concernées par le clonage. |
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13. PEUT-ON S'OPPOSER
AU CLONAGE ?
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Aujourd'hui, la
majorité des personnes est d'accord pour dire “ non ” au clonage…
pour interdire… pour bannir le clonage humain. Mais peut-on,
raisonnablement, s'y opposer ? Les lois ne sont que ce qu'elles sont
et il est toujours possible de les détourner.
Détourner la loi ne sera qu'une question financière, car si la chose
n'est pas envisageable dans un pays, il suffira d'aller se faire
cloner ailleurs. D'une façon ou d'une autre, il y aura des clones
humains. Compte tenu de l'état actuel du monde, aucune loi
universelle, aucune loi mondiale ne peut être promulguée. Il
faudrait que tous les pays se mettent d'accord. L'histoire nous
montre que cela n'a jamais été fait... Pourquoi, tout d'un coup, les
Humains seraient-ils capables de réaliser un tel accord ?
La question qui se pose aujourd’hui n'est plus de savoir si on peut
ou pas… Si on a le droit ou pas. La question est de préciser les
limites et les conditions dans lesquelles on va le faire. Une loi
suffira-t-elle à stopper de telles expériences ? Non. Mais, sans
législation, on laisse le champ libre aux expérimentations sauvages.
Une loi est un garde-fou momentanément nécessaire.
Croyez-vous vraiment que nous allons en rester là ? Il n'existe pas
de domaine où une invention nouvelle n'ait pas été utilisée et mise
en application. Il nous faut organiser ce que l'on ne peut
interdire. Pendant que les uns, enfermés dans leurs paradigmes,
dissertent sur les impossibilités techniques ou sur les interdits
moraux, d'autres sont déjà en train de le faire ! |
Difficultés
opératoires : Aujourd’hui, de toute évidence, la technique est loin
d’être au point. Les protocoles opératoires sont incertains et les
résultats aléatoires. Mais demain ??
Aujourd'hui, le taux de réussite est faible, mais les techniques se
perfectionnent... Ce qui est extraordinaire n’est pas qu’il y ait
des difficultés et de nombreux échecs, mais qu’il existe des
protocoles (restant à préciser) qui permettent d’obtenir le résultat
escompté !
Alors ? Des restrictions : sans doute. Des interdictions : non !
Vouloir apporter des réponses sur un tel sujet, suppose un haut
niveau de conscience… cela ne s'improvise pas et ne se fait surtout
pas dans la précipitation. La création d'un être nouveau - ou sa
reproduction à l'identique - est une démarche qui inscrit ses
conséquences dans le temps. Seule, une vision panoramique de l'état
de notre société et de son devenir, peut permettre de retenir les “
bonnes options ”.
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14. QUE NOUS RESERVE
L'AVENIR ?
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Nous
sommes entrés, depuis une vingtaine d'années, dans une période de "
révolution biologique " . Cette révolution, dont nous n'avons pas
totalement conscience
aujourd'hui, nous amènera à :
-
recréer
scientifiquement des hommes possédant tous les souvenirs de leur
vie passée. Le clonage,
c'est un premier pas vers la vie éternelle. La connaissance de
l'ensemble des processus qui lui sont associés permettra également
de comprendre et de maîtriser les processus de vieillissement.
Nous vivrons dix fois plus longtemps qu'aujourd'hui, comme ce fut
le cas pour les Patriarches Bibliques.
-
créer
scientifiquement des êtres à notre image, à notre ressemblance.
Pas sur la Terre, car les peurs seront trop grandes et les
oppositions trop fortes, mais sur d'autres planètes.
-
créer des
robots biologiques, c'est-à-dire des animaux programmés pour
des tâches utilitaires. Jouir des robots biologiques et se libérer
des travaux abrutissants.
Pour atteindre
le premier objectif, il nous faut :
- savoir cloner
un individu. Le clonage de Dolly est la première étape vers la
recréation scientifique de l'Homme. Aujourd'hui, on en est encore
loin, puisque le clonage d'un humain, avec notre technologie, ne
donnerait en fait qu'un jumeau homozygote. Mais c'est, sur le
principe, une étape importante. Nous savons, en quelque sorte,
recréer un petit enfant à l'identique, mais pas encore un adulte.
- obtenir
directement un clone adulte, sans passer par les étapes de gestation
et de lente croissance naturelle, qui obligent à passer par les
stades de grossesse, naissance, adolescence. Il s'agit donc d'avoir
directement un être adulte, par un clonage in vitro. L'individu
cloné a un cerveau aussi vierge que celui de l'enfant qui vient de
naître, mais un corps adulte. |
- savoir
transférer tous les éléments de personnalité qui sont la conséquence
de toutes les émotions et de tous les souvenirs des événements vécus
durant la vie. Le cerveau ne sait pas faire la différence entre ce
qu'il a vécu réellement et les souvenirs chimiques transférés.
Nous savons aujourd'hui que les souvenirs sont stockés sur des
molécules mémorielles. Les travaux dans ce domaine, bien que peu
développés, intéressent de nombreuses équipes à travers le monde.
Pour atteindre le
second et troisième objectif, il nous faut :
Comprendre les principes et méthodes de programmation génétique.
Nous les apprendrons progressivement, en observant les codes
génétiques des êtres vivant actuellement sur la Terre. L'étape
préalable
capitale est donc le décryptage du génome des êtres vivants et en
particulier celui de l'Homme, qui est en cours et que nous
connaîtrons au début du troisième millénaire.
La cartographie
de l'ADN est à la base du projet " Génome humain ", une passionnante
entreprise internationale visant à repérer les quelques 200 000
gènes de notre organisme. Le savoir ainsi accumulé
est une ressource pour l'avenir.
Les conséquences
de la maîtrise de la programmation génétique sont :
-
la suppression des maladies génétiques héréditaires,
- la modification des espèces de plantes et animaux domestiques,
- la recréation d'espèces disparues,
- la création d'espèces nouvelles,
- la création de robots biologiques sur la Terre,
- la recréation scientifique d'humanoïdes, adaptés à un
environnement différent du nôtre, sur d'autres planètes.
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“L’un des plus importants combats
menés par toutes les créatures
vivantes est d’abolir les effets du
temps. Le clonage est une arme
radicale pour gagner ce combat...”
La vie sur
notre petite planète est comme un fantastique jeu, animé d'un
mouvement perpétuel auto - entretenu . Si nous cassons quelques
dents aux rouages de la montre, ou introduisons quelques grains de
sable dans le boîtier, il est sûr que celle-ci s'arrêtera. A nous de
faire en sorte que la montre ne s'arrête jamais de marcher. L'un des
plus importants combats
menés par toutes les créatures vivantes est d'abolir les effets du
temps. Le clonage est une arme radicale pour gagner ce combat. Mais
il nous faudra préciser les conditions de son application aux
Hommes. Ce privilège des privilèges sera sans doute très vite
exclusivement réservé à ceux qui le méritent. Interdire aujourd'hui
les travaux qui nous conduisent vers cette ultime étape, serait
faire perdre du temps à l'Humanité entière.
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Déclaration de Défense du clonage et de l'Intégrité
de la Recherche Scientifique.
17 mars 1997 |
Nous,
soussignés, accueillons favorablement l'annonce des avancées
majeures dans le domaine du clonage des animaux supérieurs.
Au cours de ce siècle, les sciences physiques, biologiques et
comportementales ont mis à la porte de l'homme de nouvelles
capacités importantes qui ont contribué à améliorer énormément le
bien-être humain. Ces nouvelles technologies ont soulevé des
questions éthiques légitimes.
Le clonage des animaux supérieurs soulève des questions éthiques.
Des directives appropriées sont nécessaires pour prévenir des
abus, tout en laissant les avantages du clonage le plus possible
disponibles. De telles directives doivent respecter le choix
individuel de chaque être humain. Tous les efforts doivent être
faits pour ne pas bloquer la liberté et l'intégrité de la
recherche scientifique.
Nous envisageons avec inquiétude les appels à différer ou à
stopper les recherches sur le clonage émanant de sources aussi
diverses que le Président Bill Clinton des Etats-Unis, le
Président Jacques Chirac de France, le premier ministre John Major
de Grande-Bretagne, et le Vatican à Rome.
Quelles questions morales le clonage humain peut-il soulever ?
Certaines religions enseignent que les êtres humains sont
fondamentalement différents des autres mammifères (dotés d'une âme
immortelle). La nature humaine est tenue pour unique et sacrée.
De telles idées enracinées en dogme, peuvent-elles être utilisées
pour décider si les êtres humains pourront être autorisés à
bénéficier
de la nouvelle biotechnologie ?
Les avocats du surnaturel ou du spirituel ont-ils vraiment les
qualifications requises pour participer à ce débat ? Nous croyons
qu'il y a un réel danger que la recherche puisse être interdite
uniquement en raison de semblables objections religieuses qui ont,
en leur temps, été opposées à l'autopsie, l'anesthésie,
l'insémination artificielle, et à toute la révolution génétique de
nos jours.
Nous ne voyons pas de dilemmes éthiques inhérents au clonage des
animaux supérieurs non humains. Pour nous les futurs
développements
dans le clonage de tissus humains ou même le clonage d'êtres
humains va créer des situations morales difficiles qui dépassent
la capacité de résolution de l'entendement humain. Les questions
morales soulevées par le clonage ne sont ni plus larges ni plus
profondes que les questions auxquelles les êtres humains ont déjà
du faire face avec des technologies telles que celle de l'énergie
nucléaire, la recombinaison d'ADN, et l'encodage informatique.
Elles sont simplement nouvelles.
Les avantages potentiels du clonage sont tels que ce serait une
tragédie si les scrupules théologiques anciens devaient mener à
son rejet. Nous appelons à la poursuite du développement
responsable des technologies de clonage, et à un engagement
général afin de s'assurer que les vues des traditionalistes et des
obscurantistes n'obstruent pas mal à propos des développements
scientifiques salutaires.
Les
signataires de la déclaration sont lauréats humanistes de
l'Académie Internationale de l'Humanisme :
Pieter
Admiraal (médecin, Pays-Bas), Ruban Ardila (psychologue,
Université de Colombie), Sir Isaiah Berlin (philosophe,
université d'Oxford, Royaume-Uni), Sir Hermann Bondi (Fellow
de la Royal Society, université de Cambridge, Royaume-Uni),
Vern Bullough (Université de Californie, Etats-Unis), Mario
Bunge (épistémologue, Université McGill, Canada), Bernard
Crick (politologue, Université de Londres, Royaume-Uni),
Francis Crick (Prix Nobel, Etats-Unis), Richard Dawkins
(biologiste, université d'Oxford, Etats-Unis), José Delgado
(neurobiologiste, Espagne), Paul Edwards (philosophe,
Etats-Unis), Antony Flew (philosophe, Royaume-Uni), Johan
Galtung (sociologue, Norvège), Adolf Grünbaum (philosophe,
Etats-Unis), Herbert Hauptmann (Prix Nobel, Etats-Unis),
Alberto
Hidalgo Tuñón (philosophe, Espagne), Sergei Kapitza
(physicien, Russie), Paul Kurtz (philosophe, Etats-Unis),
Gerald A. Larue (professeur d'archéologie et études
bibliques, Etats-Unis), Thelma Z. Lavine (philosophe,
Etats-Unis), Jose Leite Lopes (physicien, Brésil), Taslima
Nasrin (écrivain, Bangladesch), Indumati Parikh (Inde),
Jean-Claude Pecker (astrophysicien, France), W.V. Quine
(philosophe, université Harvard, Etats-Unis), J.J.C Smart
(philosophe, Australie), V.M. Tarkunde (Inde), Richard
Taylor (philosophe, Etats-Unis), Simone Veil (ancienne
Présidente du Parlement européen, France), Kurt Vonnegut
(écrivain, Etats-Unis), Edward O. Wilson (sociobiologiste,
université Harvard, Etats-Unis). |
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